Les moments de solitude.

Les moments de solitude.

 

Une porte pour vivre plus simplement.

A la fin d’une interview récente pour une émission de télévision consacrée à la simplicité volontaire, la journaliste m’a posé la question suivante : «Et pour commencer cette simplification de sa vie, quelle est la première action à faire ?». Ma réponse a surpris : «S’arrêter, s’isoler, prendre le temps de retrouver ses valeurs». Vivre plus simplement, aujourd’hui et beaucoup plus que dans le passé, est une voie majeure pour aller vers un vivre mieux. Ce chemin qui nous fait progresser grâce au désencombrement matériel et à l’enrichissement de nos relations avec les autres est aussi une invitation permanente à revoir notre rapport au temps. une invitation à analyser l’influence de toutes ces technologies «high tech» [GSM, connexion WIFI, etc...] de la communication qui nous sont vendues pour nous faire gagner du temps, et qui, au contraire, accentue chaque jour un peu plus, notre disponibilité permanente pour le travail, pour les loisirs, pour les amis, pour la famille, pour le monde entier. Etre toujours disponible, prêt à répondre, prêt à agir, prêt à bondir nous éloigne en réalité de nous-mêmes, de cette paix intérieure essentielle qui est nourrie de ces moments d’arrêt, de solitude.

 

Etant personnellement engagé, depuis une dizaine d’années, dans cette simplification et ayant la grande chance de rencontrer, via les groupes de simplicité volontaire, beaucoup de femmes et d’hommes jeunes et moins jeunes engagés dans cette voie, je peux témoigner de l’importance de ces moments d’arrêts au début de la démarche mais aussi tout au long de ce chemin de simplification : chemin qui n’est pas toujours tranquille et encore moins bien rectiligne. La sensation de faire du «sur place», voire de «régresser» est fréquente et le soutien de proches, à ce moment, est important afin de reprendre l’énergie nécessaire pour s’arrêter, se retrouver avant de repartir.

Deux lieux m’invitent régulièrement à cette plongée intérieure dans ce monde de réflexions, d’émotions, d’aspirations profondes :
- la forêt à la fois statique et reposante mais aussi pleine d’une animation discrète du sol aux plus hautes cimes des arbres ;
- les voitures de train avec leur bruit régulier et ce paysage souvent anonyme qui défile.

Ces moments de rencontre avec ma part intérieure trop souvent mise de côté car perçue comme perturbatrice de la bonne [et rapide] marche de ma journée sont pourtant essentiels pour nourrir ma paix intérieure, pour renforcer la cohérence entre mes actions [de simplification] et mes aspirations profondes.

Ezio Gandin,
Coordination des groupes de Simplicité Volontaire
Les Amis de la Terre - Belgique