Il faut tenir compte  de leur goût relativement fort, plus fort en tous cas que celui des graines. 
 
Dans la bonne cuisine comme dans bien des domaines, le  plus est l’ennemi du mieux. C’est particulièrement le cas avec la coriandre,  qu’il faut savoir doser avec modération. 
 
En préparations crues, quelques feuilles finement hachées  suffisent généralement. Elles parfumeront significativement vos salades, même en  très faible quantité. 
 
Dans les préparations chaudes, la coriandre doit être  introduite le plus tard possible en cours de cuisson des autres ingrédients.  Trois minutes suffisent amplement. La réussite de votre recette  pourrait être compromise si vous la laisser cuire longtemps. 
 
Le feuillage de la coriandre fraîche se fane vite (à  plus forte raison, lorsqu’elle est issue de culture hydroponique, dont je reste  un farouche adversaire !). En le conservant avec ses tiges et ses racines dans  un sachet en plastique placé au frigo, on améliore sa durée de conservation de  plusieurs jours.
 Les feuilles de  coriandre séchées et émiettées que l’on trouve parfois dans le commerce n’ont  plus aucun intérêt aromatique. Autant les proscrire sans ménagement ! C’est du  bluff commercial.
 
 Si vous  possédez un excédent de feuilles et de tiges de coriandre, il vous est loisible  de les conserver en les ciselant ensemble puis en les congelant en petits  glaçons avec très peu d’eau . Leur saveur sera bien  préservée. 
 Feuilles et tiges  sont les ingrédients indispensables pour la préparation des « curry verts » thaï  et de différents « chutneys » indiens. De même, on ne saurait s’en dispenser  dans les salades, les marinades et beaucoup de  sauces.
Les boutons  floraux, encore verts, sont un délice que mettent en valeur les cuisines  chinoise, indienne, pakistanaise et bengali (Bangladesh). Ce plaisir vous sera  réservé si vous cultiver de la coriandre dans votre potager. Je n’ai pas  souvenir d’en avoir vu en région bruxelloise sur le marché  vivrier.
Chez nous, les graines se récoltent au  potager en juillet-août. Il faut les prélever avant leur pleine maturité, et les  mettre à sécher dans un endroit sec. Bien protégées de l’humidité, elles  conserveront bien pendant deux ans. 
 
La saveur des graines est nettement plus douce que  celle des autres parties de la plante. C’est sous cette unique forme que le  monde occidental a consommé longtemps la coriandre. Evitez d’acheter la poudre  de graines proposée dans la grande distribution; achetez des graines entières et  torréfiez-les au four ou dans une poêle tefal pendant quelques minutes.  Broyez-les au dernier moment. Vous aurez décuplé leur  parfum.
 
Un  pincée de coriandre en graines est un must dans les marinades, les  court-bouillons, les salades de fruits et les pâtes à gâteau  orientales.
 
 Petit truc : 
 La cuisinière méticuleuse que vous êtes  certainement aura naturellement tendance à sélectionner les plus belles graines,  régulières et de couleur claire. N’éliminez surtout pas les graines plus foncées  et de forme moins symétriques; ce sont celles qui ont le plus  d’arôme. 
 
Le  saviez-vous ? 
 En Allemagne, les graines de coriandre entrent dans  la préparation de la célèbre choucroute, qui n’a pourtant rien d’un plat  exotique.
 Les propriétés aromatiques, apéritives et digestives des  graines sont depuis longtemps mises à profit dans la liquoristerie française.  Elles sont notamment utilisées dans la préparation de la Chartreuse  ou de la célèbre liqueur basque Izarra.
Les racines de coriandre sont plus essentiellement  utilisées dans les cuisine thaï et indienne. D’expérience, je trouve préférable  de les piler au mortier plutôt que de les hacher. Pour ce faire, lavez  soigneusement les racines, puis écrasez-les dans le mortier avec  d’autres ingrédients, tel que l’ail, le cumin, le lemon grass, le piment ou le  poivre.
  
 
La coriandre dans votre  jardin 
Si vous semez la coriandre à la fin du  printemps (4 à 5 graines par poquets espacés de 20 cm), elle  poussera facilement. Elle n’exige qu’un sol bien draîné et un bon  ensoleillement. Un sol calcaire est plutôt favorable. Si vous souhaitez utiliser  davantage les feuilles de coriandre, couper les hampes florales lorsqu’elles  atteignent 25 cm de hauteur. Vous retarderez l’apparition des fleurs, qui stoppe  naturellement la croissance du feuillage. La coriandre résiste bien à la chaleur  et même au froid (-5°C), mais la souche racinaire ne doit jamais être ni  détrempée, ni complètement desséchée. 
 Les  graines se récoltent à la fin de l’été, de préférences encore vertes. Pour ce  faire utilisez un grand sac en papier que vous renversez et glissez délicatement  sur les hampes florales surmontées d’ombelles chargées de graines. Reserrez le  sac autour des tiges que vous couper ensuite au ciseau. Les bouquets ainsi  recueillis seront suspendus la tête en bas et mis à sécher dans un endroit sec.  Les graines tomberont progressivement dans le sac en papier, où il vous suffira  de les recueillir après 2 ou 3 semaines.
Attention ! La coriandre déteste le fenouil et  dépérit si l’on prétend la faire pousser dans son voisinage. Par contre, elle  apprécie la compagnie du persil et du cerfeuil, avec lesquels il ne faudra  pourtant pas la confondre visuellement.
 
 
La coriandre, ses vertus et notre  santé
Qui  ignore encore la réputation aphrodisiaque de la coriandre ? Ce n’est pas  entièrement un légende, mais l’effet aphrodisiaque se situe loin en dessous de  la réputation qui lui est faite. On peut tout au plus considérer que – chez les  hommes souffrant d’hypertrophie de la prostate – elle atténue la difficulté  d’avoir une relation sexuelle normale en facilitant  l’éjaculation.
Outre ses réelles vertus apéritives et digestives, la  coriandre est connue pour ses effets antispasmodiques. Elle est efficace dans  les cas de crampes d’estomac, de coliques et contre la  diarrhée.
 La coriandre agit comme antiseptique dans les bains  de bouche destinés à calmer les douleurs dentaires.
 Réduite  en pâte et appliquée localement, elle soulage certaines douleurs articulaires et  les hémorroïdes.
 Dans la notice historique que je vous  propose en dernière partie de cet article, j’évoquerai les récentes  découvertes scientifiques (2004) sur les  pouvoirs d’antidote de la coriandre, dont l’effet antibactérien semble  supplanter les antibiotiques de référence en cas d’empoisonnement  alimentaire.
 D’autres expériences récentes réalisées en  laboratoire avec des souris diabétiques ont démontré une diminution de leur taux  de glycémie après avoir été nourries avec des graines de coriandre. Cette  propriété de stimuler la sécrétion d’insuline ouvre de nouveaux espoirs et de  belles perpectives dans le traitement du diabète chez  l’homme.
 Attention ! Bien que les manuels  d’herboristerie ne le mentionne que rarement, les personnes soumises à un  traitement anticoagulant sensé les prémunir de risques cardiovasculaires, (tel  celui, très répandu, au Sitrom®) devraient éviter une consommation journalière  de coriandre. Tout simplement parce que la coriandre favorise, elle, l’effet  contraire, c’est-à-dire la coagulation.
 José
Extrait du site "Les jardins de Pomones".